Ma vieille liseuse âgée de presque 15 ans ayant décidé de prendre sa retraite je me suis mis en quête d’un nouveau gadget. Et j’ai choisi comme nouveau gadget une Kobo Libra Colour !

Avant de faire mon choix j’ai fait une étude rapide des modèles qui répondaient à mon cahier des charges. Celui était assez simple : une liseuse pas trop grande, acceptant les formats ouverts et éventuellement un peu bidouillable. Et si possible je souhaitais avoir des boutons physiques et éviter des modèles chinois.

Mon choix s’est assez vite tourné vers la marque canadienne Kobo.
J’avais déjà utilisé une de leur liseuses sur laquelle était installé koreader une interface supportant de nombreux formats de fichiers et offrant un large choix de paramétrage des options de lecture. Et avec koreader on retrouve le côté bidouillable : activer un serveur ssh sur sa liseuse pour transférer des livres c’est quand même sympa !

En plus la marque vient de récement commercialiser deux nouveaux modèles en couleur ! La couleur n’était pas dans mes critères de choix mais pourquoi pas.

Un autre avantage de Kobo c’est qu’ils ont un partenariat avec la Fnac et qu’on peut aller essayer les modèles en magasin. Direction la Fnac pour comparer les modèles disponibles, la Kobo Clara BW en noir et blanc et la Kobo Libra Colour en… couleurs.

Assez vite je m’oriente vers la Libra : elle est plus grande (mais pas trop, 7 pouces au lieu de 6), a des boutons physiques, est en couleur et n’est pas beaucoup plus chère.

Tout d’abord faisons le tour de ses caractéristiques.

Design et Ergonomie

La Kobo Libra Colour a un design asymétrique distinctif, avec un bord plus épais sur un côté. Cette conception permet une prise en main que je trouve plus confortable, particulièrement adaptée à une utilisation à une main/

Les dimensions de l’appareil sont de 144,6 mm x 161 mm x 8,3 mm, pour un poids de 200 g. Le boîtier est en plastique texturé, offrant une sensation de qualité et une bonne adhérence. L’appareil est doté de deux boutons physiques de changement de page, judicieusement placés sur le bord épais. Ces boutons ont ma préférence pour la navigation dans les livres par rapport à l’écran tactile.

La Libra Colour est également équipée d’un port USB-C pour la recharge et le transfert de données.

A noter que l’indice de protection IPx8 rend la liseuse étanche jusqu’à 60 minutes dans 2 mètres d’eau. Cette caractéristique permet une utilisation sans crainte près de l’eau ou dans son bain.

Si on veut protéger la liseuse on peut lui ajouter une housse. Attention une seule est compatible avec le stylet et permet de le ranger et de le protéger.

Caractèristiques techniques

La liseuse Kobo Libra Colour dispose d’un écran tactile de 7 pouces Kaleido 3, offrant une résolution de 1680 x 1264 pixels et une densité de 300 pp en noir et blanc et 150 pp pour l’affichage en couleur. (Je découvre au passage le tactile sur une liseuse !) La technologie Kaleido 3 permet un affichage de 4096 couleurs.

La Libra Colour est également équipée de 32 Go de stockage, utile pour les BDs ou mangas qui prennent plus de place que les livres. La liseuse supporte le wifi et le bluetooth pour la lecture de livres audio.

De plus, elle est dotée d’une fonction de réglage de la luminosité (je découvre aussi l’éclairage…) rendant la lecture agréable dans les environnements un peu sombres. Et elle bénéficie aussi d’une réduction de la lumière bleue et ajustement de la température de couleur (ComfortLight PRO) pour une lecture plus reposante le soir.

La batterie est annoncée à 2050 mAh et une autonomie de plusieurs semaines. Cela dépendra de l’usage de l’éclairage et du wifi. Je passe le plus souvent la tablette en mode avion pour désactiver les réseaux.

Enfin je découvre qu’on peut lui adjoindre un stylet (en option) pour prendre des notes manuscrites.

Expérience de lecture

J’apprécie beaucoup la lecture sur cet écran. L’affichage de texte en noir et blanc est bien précis même si l’écran fait moins blanc que sur une liseuse purement noir et blanc. C’est lié à la technologie de l’écran couleur et ce n’est, pour moi, pas du tout gênant à l’usage. On ne se rend compte de la différence que lorqsqu’on compare 2 liseuses côte-à-côte, ce qui est quand même peu fréquent.

La navigation à l’aide des boutons tactiles était un prérequis et s’avère très agréable. Les boutons sont faciles à cliquer et ne font pas de bruit. On peut inverser leur fonction et le sens de défilement des pages, je préfère utiliser celui du haut pour passer à la page suivante.

L’ecran pivote en fonction de l’orientation de la liseuse. Je n’ai pas trouvé ça très utile pour les textes mais bien plus pour lire des fichiers PDF car on gagne en largeur d’affichage. Concernant les fichiers PDF, ils sont lisibles mais il ne faut pas qu’ils soient formatés trop petits. Les fonctionnalités sont très limitées par rapport à ce que j’ai pu voir sur d’autres liseuses (pas de possibilité de découper une page en 4 segments et de naviguer de l’un à l’autre comme une page). Le seul point positiif est que le zoom et la position sur la page sont conservés lorsqu’on tourne la page. Indispensable si on a zoomé et recadré l’affichage !

L’écran couleur est joli pour afficher les couvertures des livres et apporte un plus pour la lecture de PDF ou de mangas. Pour la lecture de texte ce n’est pas indispensable. J’ai lu quelques BDs et mangas qui s’affichaient bien et c’est agréable bien qu’un peu petit. Certains trouvent les couleurs délavées. Cela peut s’améliorer un peu en changeant les réglages.

La liseuse embarque des dictionnaires dans plusieurs langues, il suffit de les télécharger. J’utilise assez souvent les dictionnaires français, anglais et anglais-français. Il suffit de sélectionner avec le doigt un mot pour avoir la définition ou une traduction selon le dictionnaire sélectionné.

On peut également surligner des passages et utiliser l’une des quatre couleurs disponibles ! Et si on a ajouté le stylet on peut faire tout cela avec et aussi annoter les documents.

Expérience d’écriture

Le stylet, qui est optionnel, permet d’écrire sur les documents, que ce soit des PDF ou des epub.

Il est noir, assez léger et avec 2 boutons. Le premier est juste au-dessus de la pointe et permet d’une pression de basculer sur le surligneur. Le deuxième bouton est à l’extrémité opposée de la pointe, positionné comme une gomme. Et cela tombe bien c’est sa fonction ! Il suffit de retourner le stylet, le presser légèrement sur l’écran pour effacer ce qu’on a écrit.

Je n’ai pas d’autres expériences d’écriture au stylet sur des écrans (je pense que le crayon optique du T07 ne compte pas) et donc peu d’éléments de comparaison. Je trouve l’écriture assez agréable, il y a peu de latence entre la pointe et le trait sur l’écran. Plusieurs types de stylos sont disponibles : stylo à bille, stylo à plume, stylo calligraphique, pinceau et surligneur. On peut choisir l’épaisseur du trait parmi 5, les couleurs parmi 10 sauf pour le surligneur qui n’en propose que 4. L’écriture et fluide, j’arrive à me relire et plus impressionant la machine aussi !

Il est en effet possible de convertir son écriture manuscrite en texte et les résultats sont bluffants. Malgré une écriture moyenne les erreurs de conversion sont peu mombreuses. Il suffit de sélectionner la zone à convertir et de tapoter 2 fois l’écran avec un doigt pour convertir la zone. On peut aussi convertir toute la page.

Mon principal reproche sur l’écriture est sur le manque de cohérence des fonctions dans la liseuse :

pour un livre epub on ne peut utiliser que le stylo et les 10 couleurs,
pour un fichier PDF sont disponibles le stylo (10 couleurs) et le surligneur avec ses 4 couleurs,
pour les carnets on peut choisir entre tous les stylos et le surligneur.

A noter qu’on trouve d’autres manques de cohérence dans l’interface et que c’est assez pénalisant à l’usage.

Plus que la possibilité d’annotation dans les documents c’est l’accès aux carnets qui transforme la liseuse en outil d’écriture. Deux types de carnets sont disponibles, la version basique et la version avancée.

Commençons par la version avancée.
Ces carnets propose un affichage ligné et un défilement vertical continu. Ils sont destinés à l’écriture (bien écrire entre les lignes) en longueur. On peut convertir l’écriture manuscrite pour tout le carnet.
Mais on n’est pas limité à l’écriture car on peut insérer des zones de dessin, de diagramme et d’équation mathématique. La reconnaissance fonctionne aussi très bien sur les notations mathématiques !

Les carnets basiques se rapprochent vraiment des carnets papiers.
Le défilement se fait par page. On peut choisir l’arrière-plan des pages pour avoir des lignes, cadrillages, affichage Cornell, page Seyes ou même storyboard. A noter que ce fond n’est pas exporté et n’apparait pas dans le rendu final. On peut pivoter l’écran en paysage pour avoir un affichage avec des lignes plus longues.

Tant qu’on parle de l’export, il peut se faire vers un fichier sur la liseuse ou les services Dropbox et Google Drive. Les carnets basiques peuvent être exportés en PDF, png et jpeg. Les carnets avancés peuvent être exportés en docx, texte ou html. On retrouve bien la finalité d’écriture pure de ce type de carnets (les images sont exportées sauf pour le texte pur).

Dans les carnets on retrouve encore une incohérence dans l’interface. Dans les carnets basiques la barre d’outils disparaît et mais pas dans les carntes avancés. On peut comprendre que cela laisse plus d’espace pour dessiner. Mais plus embêtants les options de cette barre ne sont pas dans le même ordre entre les carnets et les fichiers PDF ou les livres.

Trucs et astuces

Le rabat de la housse est aimanté et réveille la liseuse quand on l’ouvre. Et il vient s’aimanter au dos, ne gênant pas pendant la lecture.

Le stylet est aimanté et peut se fixer à sa place dans la housse, au-dessus de des boutons et même sur le rabat quand il est ouvert. Il y a deux emplacements, à gauche et à droite, qui tombent sous les doigts quand on tient la liseuse. Très pratique pour attrapper le stylet et noter quelque chose pendant la lecture.

Le bouton d’allumage de la liseuse est mal placé, au dos, lorsqu’on l’utilise pour écrire. Il faut alors soulever la liseuse pour la rallumer si elle se met en veille. Si on a le stylet sous la main on peut le poser sur l’écran et le passer de haut en bas pour réveiller la liseuse. Je pense qu’un aimant du stylet doit agir comme l’aimant du rabat de la housse.

On peut utiliser le navigateur web embarqué pour se connecter à sa bibliothèque web calibre. Il faut aller dans le menu plus et fonctionnalités Bêta.

On peut activer le mode développeur et tapanat devmodeon dans la zone de recherche. En se rendant dans le menu Plus, Informations techniques, deuxième écran et Developer Options on peut changer différents réglages. Par exemple sur le deuxième écran le CFA mode qui est la saturation de l’écran, cela améliore un peu les couleurs.

Conclusion

La Kobo Libra Colour est une liseuse innovante, avec un écran couleur et un tarif abordable. Elle propose une expérience qui dépasse la simple lecture de texte. Son écran couleur, sa légèreté, ses fonctionnalités de prise de notes en font un excellent choix pour ceux qui veulent de la couleur et un peu plus que de la lecture. Mais elle reste très orientée lecture et il ne faudra pas vouloir des fonctionnalités de prise de note trop poussées (pour cela je regarde remarkable).

Je ne regrette pas du tout mon achat sauf si ce n’est que cela m’incite à regarder vers les tablettes e-ink dédiées à la prise de notes.